L’écriture journalistique possède différents codes dont le but est de communiquer de l’information au lecteur avec efficacité. En voici une approche rapide décrite dans un ton… journalistique !
Un article journalistique est un genre à part entière. Comme tel, il possède différents constituants qui sont toujours les mêmes.
Article journalistique : le ton, c’est bon !
Un article journalistique peut être écrit dans différents tons.
- Le plus connu des tons journalistiques est le ton informatif. Il présente au lecteur des informations essentielles de manière efficace et directe.
- Mais le ton peut aussi être analytique, permettant au journaliste d’approfondir de l’information, d’offrir des hypothèses ou des démonstrations. Ce ton impose ainsi l’utilisation de preuves par l’exemple.
- Le ton peut être satirique. Cela est issu d’une longue tradition pamphlétaire française datant du XVIIIe siècle qui fut largement utilisé pour détourner la censure sous le IInd Régime. Aujourd’hui, le Canard enchaîné ou Charlie Hebdo s’en sont fait une spécialité.
- Enfin, le ton peut être polémique. Objectif : faire réagir l’opinion par la provocation. Mais attention, car c’est une communication difficile à maîtriser parce que très vite relayée et donc déformée.
Écriture journalistique : attaquer, relancer mais ne pas chuter
- L’article possède avant tout un titre. Celui-ci a pour mission d’accrocher le lecteur, il est donc court et utilise des mots-chocs qui peuvent être sous la forme d’une sentence, ou utiliser des jeux de mots.
- Ensuite, un chapeau (improprement orthographié ‘chapô’ dans la communication) est un sous-titre constitué de quelques phrases annonçant le contenu de l’article. Pour le web, on y inclut souvent des mots-clefs afin de faciliter le référencement naturel SEO. Ce résumé de l’article est nécessaire pour attiser la curiosité du lecteur et l’inciter à lire la suite. Il va de soi que titre et chapeau sont particulièrement cohérents et complémentaires, car ils sont souvent lus dans le même mouvement. S’ils sont mauvais, ils seront d’ailleurs les seules parties de l’article à être lues…
- L’article est lui-même composé traditionnellement de l’attaque, des relances et de la chute.
- L’attaque est la première phrase du papier : elle doit être particulièrement percutante, car elle introduit la lecture. L’attaque est souvent relativement courte et rythmée. Elle peut aussi être constituée d’une citation choc.
- Les relances servent à maintenir l’attention du lecteur. Elles peuvent être présentées sous la forme d’un exergue, qui est un bloc de texte au milieu de l’article. Ou d’intertitres immédiatement reconnaissables à leur typographie (souvent en gras ou dans une autre police de caractères). Le but est de relancer la lecture en annonçant notamment les contenus à suivre, de manière synthétique.
- La chute est la dernière phrase de l’article. Percutante, elle ouvre sur une perspective ou un clin d’œil. C’est elle que l’on retient dans 80 % des cas…
L’objectif de tout cet arsenal est aussi, clairement, de se différencier de tout ce que peut écrire la concurrence sur le même sujet… C’est ainsi qu’il existe un ton d’auteur, sa griffe. Mais aussi, dans le cas qui nous occupe, un ton spécifique à une marque. La maîtrise de l’écriture journalistique permet de définir les contours de ce ton.
Un angle journalistique… et de la rondeur
L’information est structurée et hiérarchisée par l’angle. Celui-ci oriente l’article, permettant d’adopter un point de vue clair et fléché sur une information.
Il faut donc un article par angle, ce qui explique la raison pour laquelle dans les journaux, on trouve plusieurs articles sur le même sujet qui ne disent pas la même chose !
Le contenu répond ensuite toujours aux mêmes questions : quoi ? qui ? pourquoi ? quand ? où ? comment ? combien ? C’est le fameux 5W2H.
On le voit, l’écriture journalistique ne s’improvise donc absolument pas et se fonde sur une pratique, et sur de la documentation, de qualité professionnelle.
Car ainsi que l’écrivait François Mauriac, un journaliste, c’est d’abord un homme qui réussit à se faire lire.